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Mes sorties cyclistes au féminin

Col de l'Izoard

COL DE L'IZOARD (Code Cents Cols FR-05-2360)

Altitude : 2360m - Massif du Queyras, France - 5 juillet 2019

Dénivelé 1000m environ - Déclivité moyenne 7% - 14kms environ

L'ascension du Col de l'Izoard par son versant sud est le challenge que j'ai choisi pour l'été 2019. J'ai commencé ma préparation axée sur cet objectif dès septembre 2018 (voir message de février 2019).

Izoard-DreuxValou

 (Photo : Instagram  @dreuxvalou - 30 octobre 2019)

Izoard

Tous les ans, le département des Hautes-Alpes organise des sessions "Cols Réservés" pendant lesquelles une partie d'un col est réservée aux cyclistes pendant quelques heures en matinée. Cette année, le col de l'Izoard était dédié aux cyclistes le vendredi 5 juillet de 9h à 13h à partir de Brunissard avec un ravitaillement proposé en haut du col par l'office du Tourisme du Queyras, l'Office de Toursime des Hautes Vallées et le vélo club de Serre Chevalier. Compte tenu de notre organisation pour les congés et de la météo clémente, c'est donc ce jour là que nous avons tenté (et réussi) notre challenge.

Camp de base : Embrun - Camping Les Grillons

Lever à 6h - Départ en voiture vers 7h10 - Arrivée vers 8h20 sur un parking à quelques hectomètres du pied du col (intersection entre la D902 et la D947)

Dès la veille du challenge, l'inquiétude commence à me gagner. Les doutes sur ma capacité à réussir sont omniprésents. Vais-je être à la hauteur de ce col dépassant les 2000m d'altitude ? Comment vais-je gérer le stress respiratoire qui m'a déjà titillé la veille sur la montée vers Crevoux ? Suis-je capable de pédaler pendant 14 kms sur de telles pentes ?

Cela fait une dizaine de jours que nous sommes arrivées à Embrun (environ 800m d'altitude) et quelques sorties cyclistes aux alentours nous ont permis de nous entraîner en montagne après la longue préparation sur Hometrainer et sur les routes plutôt plates du Bessin. C'est certain qu'ici, nul besoin de chercher une côte pour s'entraîner à grimper, ça monte de partout, on ne risque pas de s'ennuyer. En tous cas, pédaler ici m'aura permis d'optimiser la phase finale de ma préparation.

Nous avions décidé bien en amont que nous ne parcourerions pas à vélo la section partant de Guillestre et remontant les Gorges du Guil vers le Col de l'Ange Gardien pour des raisons de sécurité (plusieurs tunnels, route étroite, circulation importante). C'est donc depuis un petit parking à quelques hectomètres du pied du Col de l'Izoard à l'intersection de la D902 et de la D947 que nous avons démarré vers 8h20 après un petit footing pour s'échauffer. 

Arrivée à l'intersection signant le début de l'ascension, je décide d'enlever mon coupe-vent. Un papy cycliste sur un vélo de 12-15kgs me salue. Je redémarre, je le suis quelques secondes puis je décide de le doubler car même si je n'ai pas confiance en mes capacités et que j'ai décidé de partir doucement sans forcer,  il ne va quand même pas très vite... Il me souhaite une bonne ascension et je n'hésite pas à lui lancer qu'on va se revoir, persuadée que je vais m'arrêter à Arvieux ou Brunissard. En fait ce col, je le connais par coeur tellement j'ai lu et relu sa description, kilomètre après kilomètre. Et comme c'est mon premier 2000, que je n'ai jamais parcouru un tel dénivelé d'un coup, que je n'ai jamais gravi un col aussi long en kilométrages, ma concentration est intense, ma prudence également. J'engage le petit plateau d'emblée, pas question de se griller d'entrée. Laetitia qui m'accompagne dans ce challenge est déjà partie devant, je sais que je ne la reverrais qu'en haut. La première partie est roulante, tranquille et quand je vois le panneau d'entrée dans Arvieux, je me dis que ma gourde est presque pleine et que la fontaine à laquelle j'avais pensé m'arrêter, je n'aurais pas l'occasion de la contempler. La traversée d'Arvieux se passe sans souci et je sais qu'après, les difficultés vont vraiment commencer : quatre kilomètres de presque ligne droite en passant La Chalp puis Brunissard. A la sortie d'Arvieux, j'aperçois le coupe-vent vert de Laetitia : ça va, je ne suis pas si loin. je pense à bien respirer, à tourner les jambes en tirant sur les pédales pour faire travailler les ischios... Mais à la sortie de Brunissard, il faut forcer, la pente se durcit vraiment, je sais que c'est la portion la plus difficile mais je sais aussi qu'une fois dans la forêt, le paysage va changer : les lacets, les mini replats dans les virages... Mon GPS affiche 12% de pente, c'est dur mais ça passe, il est tôt, je ne souffre pas de la chaleur et ça aide. Le premier lacet est là, un camping-car officiel barre la route aux voitures : ca y est, je suis parvenue à la portion réservée du col et j'entre dans la partie boisée. Et je sais une fois là que je vais y arriver ! Je ne compte pas les virages, je ne regarde pas vraiment le paysage : je suis concentrée sur mon effort, sur ma respiration, ma façon de pédaler. Quand ça devient un peu trop dur, je me concentre pour tirer sur mes pédales afin de me donner plus de force.

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 Arvieux et La Chalp (vue de la 4ème épingle en montant)

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 Lacet dans la forêt (4ème épingle en montant)

Des cyclistes ont commencé à me doubler dans cette partie : des hommes, des femmes, des jeunes, des moins jeunes, un ou deux vélo à assistance électrique. Toujours un bonjour ou un sourire mais jamais je n'ai tenté de les suivre, je n'aurais pas pu. Je vois à mon compteur que la Casse Déserte ne devrait plus être loin maintenant, d'ailleurs la pente est moins dure. Tout à l'heure, j'ai cru que j'allais rattrapé un homme qui montait en zigzaguant. Finalement, il a l'air de s'être refait une santé. Je le vois lui et son groupe continuant de grimper. Je lève les yeux et je vois qu'un peu plus haut l'horizon est dégagé. Ca y est, j'arrive ! Je sais qu'après ce virage à droite, on passe le Col de La Platrière à 2220m mais surtout qu'on plonge sur la Casse Déserte ! Et qu'une fois là, c'est gagné ! J'y suis !

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 La Casse Déserte depuis le Col de la Platrière (FR-05-2220a)

Le décor est grandiose, la route redescend pendant 700m, l'émotion m'étreint. Depuis tous ces mois que j'y pense, que je m'entraîne pour être ici, c'est le moment tant attendu ! Mais pas le temps de s'attarder, il faut pédaler dans la descente pour tenter de regagner quelques secondes. Je dépasse un trio de cyclistes anglophones puis rapidement la route remonte, à nouveau difficile.

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 Stèle Fausto Coppi - Louison Bobet

Je ne vois pas à gauche la stèle Fausto Coppi - Louison Bobet. Je suis derrière une femme plus âgée que moi qui avance correctement. Mais son rythme n'est pas le mien. Je dois la doubler mais j'ai peur de me mettre dans le rouge pour les deux derniers kilomètres à près de 9% de moyenne. Je décide de la doubler sans à-coup. Nous nous sourions, les "anglais" sont toujours derrière moi, l'un d'eux n'arrête pas de discuter depuis la descente et je me demande bien comment il fait pour être aussi cool... Je les entends se rapprocher de moi, j'ai du mal à finir, ces deux derniers kilomètres sont interminables et il y a un petit vent de face qui n'arrange rien. Finalement, ils parviennent tranquillement à me redoubler, je ne tente pas de les suivre non plus, trop occupée à gérer ma respiration pour ne pas qu'elle s'emballe.

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 Une partie des deux derniers kilomètres d'ascension après la Casse Déserte

Dans le prochain virage, un cycliste s'approche à pied pour prendre une photo, je l'entends dire aux "anglais" que c'est la fin. Dernier virage à gauche, je vois la stèle bien connue qui s'élève sur la droite de la route. Je cherche Laetitia du regard, je la repère et je file jusqu'à la ligne signalant le franchissement du col. C'est fini ! On a réussi ! Il fais très frais, un ravitaillement nous attend, d'autres cyclistes sont là, c'est génial, grisant, magnifique !

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Stèle hommage au général baron Berge inaugurée le 12 août 1934

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 Photo traditionnelle pas facile à faire vue l'affluence...

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 Le ravitaillement offert en haut du col

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 Le haut du col vu du sentier au dessus de l'ancien musée

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 Vue vers le Sud en haut du col

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 Les lacets en haut du col côté Briançon

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 Lacets et Refuge Napoléon côté Briançon

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 Dans la descente du col à l'affût des marmottes... qu'on n'a vu que de dos...

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 Retour au parking, fin de l'aventure, vivement la prochaine !

Au fait, j'ai grimpé les 14kms de l'Izoard en près d'1h45. J'ai moins souffert que je ne le pensais. Une bonne gestion de l'effort dès le départ a sans doute contribué à celà... J'espérais faire moins de 2h et ne pas mettre pied à terre, ce que j'ai réussi mais j'aurais tout de même aimé faire mieux. Quand on voit la "facilité" avec laquelle certains pédalent dans ces régions, cela en est presque frustrant et finalement on a l'impression de ne rien valoir. Même si c'est faux...

 

 

Cardio-Izoard

 

Enregistrement des données GPS et Cardio pour ascension et descente de l'Izoard

(Pauses ravito, photographiqueset touristiques de près d'une heure au sommet et dans la descente)

 

Pour en savoir plus : un peu d'histoire sur le blog encreviolette

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Mes sorties cyclistes au féminin
  • Je suis née en 1974. J'ai toujours aimé le cyclisme et je le pratique le plus souvent en solitaire depuis mon adolescence. Ce blog me permet de partager mes expériences cyclistes et touristiques en dehors de tout objectif de compétition.
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